Un colloque pour penser la fin de vie autrement au CDA
L’Université populaire de Poissy invite citoyens et experts à croiser leurs regards sur un débat brûlant : comment accompagner la fin de vie aujourd’hui ?
Le débat sur la fin de vie revient avec force dans l’actualité française. Alors que le gouvernement (lequel, tel est la question) prépare une réforme sur « l’aide active à mourir », l’Université populaire de Poissy propose un temps de réflexion collectif avec son colloque « Regards croisés sur la fin de vie », organisé les 11 et 12 octobre 2025 au Centre de Diffusion Artistique, avenue Blanche de Castille.
Durant deux jours, philosophes, médecins, juristes, économistes et citoyens débattront de ce sujet délicat, à la croisée de l’éthique, du droit, de la spiritualité et du vécu personnel.
Un programme riche et pluridisciplinaire
L’événement s’ouvrira le samedi matin par une conférence d’Anne Carol, professeure d’histoire à l’Université d’Aix-Marseille, qui retracera trois siècles d’évolution du regard sur la mort et la fin de vie.
La journée se poursuivra avec des échanges sur la spiritualité, la législation, et une table ronde éthique animée par le philosophe Damien Le Guay. En fin d’après-midi, plusieurs médecins et responsables d’établissements de santé livreront leurs témoignages, autour de la question centrale : « À la fin, qui choisit ? Le malade, le médecin, la famille ? »
Le dimanche, place aux débats sur les dimensions sociales et économiques du choix de la fin de vie, à une conférence juridique sur l’euthanasie et le suicide assisté, puis à une table ronde sur les soins palliatifs, cœur du dispositif actuel.
Enfin, une série de témoignages d’aidants – parents, bénévoles, soignants – rappellera la réalité humaine de ces situations, souvent invisibles mais profondément partagées.
Le débat national sur la fin de vie : entre dignité, liberté et accompagnement
La France se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Depuis la loi Claeys-Leonetti (2016), la sédation profonde et continue jusqu’au décès est autorisée, mais l’euthanasie et le suicide assisté restent interdits.
Pourtant, selon plusieurs sondages récents, près de 80 % des Français se disent favorables à une évolution de la loi vers une aide active à mourir, inspirée des modèles belge ou néerlandais.
Les partisans de cette réforme invoquent la liberté de choisir sa fin de vie, au nom de la dignité et de l’autonomie individuelle. Ils estiment que la loi actuelle place certaines personnes en situation de souffrance insupportable, sans issue légale.
À l’inverse, les opposants – souvent issus du monde médical, religieux ou éthique – redoutent une banalisation de la mort provoquée et soulignent les risques de dérive, notamment pour les personnes vulnérables ou isolées. Pour eux, le véritable enjeu réside dans le développement des soins palliatifs, encore trop inégalement accessibles sur le territoire.
Une réflexion citoyenne avant tout
En proposant ce colloque, l’Université populaire de Poissy ne cherche pas à trancher le débat, mais à donner à chacun les moyens de réfléchir, de confronter ses convictions et d’entendre des voix diverses.
Comme le résume Miriam Meier, présidente de l’Université populaire et modératrice de plusieurs tables rondes, « la fin de vie n’est pas seulement une question de loi, mais une question de société, de solidarité et d’humanité ».
Le colloque s’inscrit dans une démarche d’éducation populaire : entrée gratuite, restauration sur place et participation citoyenne encouragée. Une exposition viendra également présenter les principaux aspects pratiques et juridiques du sujet.
En conclusion
À l’heure où la France s’interroge sur la possibilité d’une nouvelle loi, Poissy offre un espace de dialogue et d’écoute. Un rendez-vous essentiel pour penser ensemble la fin de vie — non pas comme un tabou, mais comme une question profondément humaine : comment mourir dignement, dans le respect de soi et des autres ?


